L’enfant, âgé de 5 ans, avait reçu une carabine 22 long rifle en cadeau d’anniversaire. Le site qui commercialise ces armes pour enfants fait l’objet de critiques.
Un cadeau fatal. Un petit Américain de 5 ans, qui jouait avec un fusil qu’on lui avait offert, a tué mardi sa petite sœur de 2 ans dans leur maison du Kentucky. La petite fille, blessée à la poitrine, a été rapidement transportée à l’hôpital, où elle a été déclarée morte. S’il semble s’agir d’un accident, cette sordide affaire a relancé le débat aux États-Unis sur la commercialisation d’armes pour les enfants.
Le garçonnet avait reçu en novembre dernier pour son anniversaire la carabine mortelle, un 22 long rifle de marque Crickett, spécialement conçu pour les enfants. Il était stocké dans un coin et les parents avaient oublié qu’il restait une munition à l’intérieur, selon le médecin légiste. «Le petit garçon avait l’habitude de tirer avec», a-t-il précisé au journal local, le Lexington Herald-Leader .
Dans certaines familles américaines, en particulier dans les États ruraux, les enfants chassent ou pratiquent le tir sportif. Sur son site Internet, la marque Crickett propose une ligne spécialement conçue pour eux, appelée «Mon premier fusil», et destinée aux enfants de 4 à 10 ans. Les carabines, qui sont également commercialisées dans des grandes surfaces de la chaîne Wal-Mart, sont de taille adaptée aux mains des enfants. Il existe même un modèle rose conçu pour les petites filles.
Des textes de lois repoussés
Crickett propose également des livres sur le tir, des vestes de chasse, des casquettes ou encore des boucles de ceinture «Mon premier fusil». «Le but de KSA (Keystone Sporting Arms, la maison mère de la marque, NDLR) est d’inculquer aux jeunes tireurs l’idée qu’on peut se protéger grâce à une arme et les encourager à apprendre à utiliser et à respecter les activités de tir comme elles le méritent», peut-on lire sur son site Internet.
Ce drame survient en plein débat national sur le port et la détention d’armes aux États-Unis, qui sont garantis dans la Constitution. Des textes de lois prévoyant une réglementation plus stricte ont été repoussés il y a deux semaines au Congrès américain. Ils avaient été déposés dans la foulée du massacre commis dans une école primaire de Newtown, dans le Connecticut, fin 2012. Vingt enfants et six adultes étaient décédés sous les balles d’in jeune tireur.
Si aucun homme politique américain n’a réagi pour le moment à ce fait divers, la presse américaine s’interroge sur l’opportunité de fabriquer des armes qui ressemblent à des jouets. Les réactions ont été nombreuses sur le réseau social Twitter, notamment en France.
En 2011, 851 personnes sont mortes aux États-Unis victimes d’une balle perdue tirée par accident. Sur la même période, ces accidents ont fait quelque 14.675 blessés, dont 7991 mineurs et 3569 âgés de moins de 13 ans.
Source : Le Figaro